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SÉMANALYSE KRISTÉVIENNE : SUJET EN PROCÈS

Contemporaines de la déconstruction derridienne, les recherches sur la sémanalyse s’inscrivent dans une perspective critique, car à suivre l’impacte de la psychanalyse (« ça parle »), les présupposés de l’arbitraire et de la linéarité du signe saussurien apparaissent comme caducs. Ainsi l’objet de la sémanalyse sera ce texte multiple qui ne cesse de produire du signifiant. Pour conceptualiser cette hétérogénéité des représentations verbales et infraverbales, Julia Kristeva part de la distinction entre phéno-texte (niveau du texte accompli) et géno-texte (le niveau où le texte est produit, « généré ») pour inscrire le double engendrement dont tout texte est tributaire, engendrement du tissu de la langue et du « sujet ». Procès du sens (signifiance) implique procès du sujet (sujet en procès), et vice versa.

Dans Révolution du langage poétique (1974) Kristeva élabore les registres du « sémiotique » et du « symbolique » ; le sémiotique désigne le « fonctionnement logiquement et chronologiquement préalable à l’instauration du symbolique et de son sujet », et désigne une « étape » ou une « région » liée aux pulsions, aux affects énergétiques venant du corps et qui articulent ce que Kristeva appelle à la suite de Platon, une chora (réceptacle, rythme, amorphe fournissant « un siège à toutes choses qui ont un devenir » – Platon, Timée). D’où les connotations maternelles archaïques lesquelles sont comme « occultées » par l’arrivée de la signification. A l’opposé du sémiotique, le « symbolique » désigne le niveau du signe et du sujet thétique, (sujet passé par le miroir et la castration), celui du « jugement » et de la « phrase ».

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